Delphin Enjolras (1865-1945)
La lettre
Pastel sec
XIXe
Signé en bas à gauche : D Enjolras
 
Avec cadre : H.72,7 - L.55,7 -  P.8 cm
À vue : H.53,5 - L.36,7 cm
 
Ravissant pastel sous verre représentant une jeune femme assise en désabillé en train de lire une lettre à la lumière tamisée.
 
Delphin Enjolras est né le 13 Mai 1865 à Coucouron en Ardèche et est décédé le 23 Décembre 1945 à Toulouse.
Il est essentiellement connu pour ses scènes de femmes dans leurs intérieurs où la lumière est saisissante d'intimisme, qui lui ont valu d'ailleurs le surnom de "Peintre des Reflets".
Très jeune, il se passione pour le dessin et manifeste de grandes aptitudes. Vers 1882, il part au pensionnat Notre Dame de France au Puy-en-Velay, afin de poursuivre ses études durant 3 ans. À la sortie du pensionnat, Monsieur Giral, un ami de son Père, ingénieur des Ponts-et Chaussées, l'incite à préparer le concours d'entrée aux "Services vicinaux" mais au vu de sa passion pour le dessin, il suggère  à son protégé de s'orienter vers l'École nationale supérieure des beaux-Arts, à Paris. Il aura pour Maîtres, Gaston Gérard, Jean-Léon Gérôme, Gustave Courtois et Pascal Dagan-Bouveret.
À sa sortie de l'école, le lycée de Grenoble lui propose un poste de professeur de dessin qu'il déclinera préférant s'engager pleinement dans sa carrière artistique.
 
Ses débuts sont difficiles à Paris, il décide alors de revenir au Puy-en-Velay afin de poursuivre sa carrière plus facilement. Il peint les vieux quartiers de la ville et des portraits. Il expose souvent chez Monsieur Farigoules situé près de la tour de Pannessac. Lors d'un voyage en Corse, il peint le portrait du Préfet Bonnefoy Sibour, ce dernier de grande qualité, lui permettra d'exposer dès 1889 au Salon des Artistes Français. Il peint également d'autres portraits d'illustres figures, ce qui assoit d'autant plus sa réputation, le Général de Sonis, l'Amiral de Fayolle, le Général Thomas commandant la place de Paris, Charles Louis de Tinguy, député de la Vendée.
 
En 1892, Delphin Enjolras s'installe à Saint-Gilles-du-Gard en région Occitanie sous l'invitation de Monsieur Blachère, Député de l'Ardèche. Il peint alors plusieurs tableaux inspirés de la vie Camarguaise : "Le retour des Taureaux", "Moutons de Camargue", le "Marché de Saint-Gilles" et la "Sortie de Messe". En 1893, il épouse Marie Daudet qui restera sa fidèle compagne durant 52 ans. Utilisant le pastel, il éxécute les portraits de nombreuses Dames des milieux aristocratiques des deux rives du Rhône, Mesdames de Geoffre, de Montluisent, de Monteynard, de Sabrant, Lafarge... La grâce féminine est mise en lumière dans de nombreuses scènes intimistes qu'il s'évertue à sublimer. La maitrise de ses pastel, riches en couleurs et de jeux de lumière, lui vaudra le surnom de "Peintre des reflets". Sa notoriété est alors indiscutable en france et à l'International.
 
Delphin Enjolras expose ses œuvres au Salon de Paris ; avant de devenir, en 1901, Membre de la Société des Artistes Français, ses ouevres sont plus d'une fois récompensées. Le musée du Puy et le musée d'Avignon ont tous les deux une collection de ses œuvres. L'achat de son tableau par l'État, «La mort de Dupleix», entraine le ministre des Beaux-Arts à lui remettre les palmes académiques.
 
Delphin Enjolras fut prolixe, son œuvre est aussi importante que variée. Dans son atelier, il travaille sans relâche. En 1900, un journaliste parle de son œuvre avec des mots plus que gratifiants : "Les compositions d'Enjolras, aussi bien par le charme du sujet que par le coloris, dégagent une impression de fraîcheur et de jeunesse qu'il est le seul à produire et qui sont la cause de la faveur dont elles sont accueillies par ceux qui aiment les formes impeccables et le beau".
Delphin Enjolras décède à l'âge de 81 ans, en décembre 1945, quelques mois après la fin de la seconde guerre mondiale.
 
Bon état